26,431 vues

Rendre visible les Institutions de Formation et d’Education Féminine(IFEF) ainsi que mettre en lumière la récente reforme adoptée en conseil des ministres depuis le 28 septembre 2023, tel était l’objet de la conférence de presse donnée le 19 décembre, à l’institut Marie-Thérèse Houphouet Boigny d’adjamé. Une initiative de la Direction de la Formation, structure sous tutelle du Ministère de la Femme, de la Famille et de l’Enfant(MFFE). Avec un budget estimé à 10 milliards de francs CFA, cette reforme marque la volonté du gouvernement ivoirien à s’investir d’avantage en faveur des femmes et des jeunes déscolarisées et non scolarisées et pour lesquelles les Institutions de Formation et d’Education Féminine (IFEF) constituent l’école de la deuxième chance.
Autour du thème: « la réforme des institutions de formation et d’éducation féminine, un outil novateur de relance de l’autonomisation de la femme »,la Directrice de la Formation Dr Honorée Kouakou a rappelé que les structures ne bénéficient pas d’une volonté politique affirmée à travers l’inscription de leurs actions dans une stratégie globale d’éducation et de formation de la femme.
Mieux a -t-elle confié les offres de formation et les procédures qui organisent les relations entre toutes les parties prenantes de la formation ne sont pas clairement décrites et formalisées. Outre cela le profil de formation des enseignants et des auditrices est mal défini et rend difficile le positionnement des IFEF dans le système éducation /formation.

 

 

A cela a-t-elle ajouté, « l’inadaptation des infrastructures et des équipements fait des institutions des structures de formation non attrayantes parce qu’elles ne reflètent pas les attentes des populations ».
C’est pourquoi la conférencière s’est réjouie de ce que cette réforme va, entre autres renforcer le statut des IFEF, il aura une réforme au niveau pédagogique. Il s’agira d’instituer la certification des diplômes de fin de formation en IFEF, créer un service en charge des IFEF dans chaque Direction Régionale du MFFE, allouer des budgets conséquents au fonctionnement des IFEF, construire/réhabiliter et équiper les IFEF en matériels techniques et didactiques,…

 

 

Enfin, au niveau de l’insertion professionnelle des auditrices, il sera question d’adapter la formation aux besoins du marché de l’emploi, d’établir des conventions actualisées avec les professionnels des filières enseignées en IFEF, de créer un service responsable de l’insertion socioprofessionnelle et de l’accompagnement des auditrices en fin de formation, et de faire le suivi sur le devenir des auditrices formées et les retombées de la formation pour les bénéficiaires et pour la communauté, etc.
« La feuille de route sera mise en vigueur dès début 2024. Aussi, des nouvelles formations telles que celles du bâtiment et des travaux publics (BTP) ont été identifiées pour une meilleure diversification des métiers dans nos IFEF… Notre objectif est de contribuer durablement au renforcement du capital humain et à l’insertion socio-économique des jeunes filles et des femmes défavorisées (et de plus en plus de jeunes hommes) dans les zones rurales et périurbaines », soutient Dr Kouamé.
Par ailleurs la Directrice a réitéré aux partenaires au développement, le besoin de leur collaboration, leur assistance et leur appui pour l’atteinte de ces objectifs .
Les IFEF, fréquentés par la frange des femmes et des jeunes filles les plus défavorisées dès l’âge de 16 ans, font partie des « Ecoles de la seconde chance » implémentées en Côte d’Ivoire. Les formations principales sont la couture et la pâtisserie. S’y ajoutent l’alphabétisation, l’art floral, la broderie, l’art ménager, la comptabilité simplifiée… Pour l’année scolaire 2023-2024, les 130 IFEF comptent 6.000 auditrices.