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Au cours de son intervention à l’émission « Tout savoir sur » le mardi 11 mars 2025, dans les locaux du Système Intégré de Gestion du Foncier Urbain (SIGFU), la conseillère technique au Ministère de la Femme, de la Famille et de l’Enfant , Fofana épouse Binaté Namizata a fait le point sur la participation des femmes à la vie politique et la lutte contre les violences faites aux femmes et aux filles.
S’agissant de la représentation des femmes dans les assemblées élues, La loi N° 2019-870 du 14 octobre 2019 imposant un quota de 30% a permis d’accroître la représentation féminine dans les instances de décision. Toutefois, les chiffres de 2023 montrent que les femmes restent sous-représentées :
- 6 femmes ministres sur 32 (18,75 %)
- 24 femmes sénatrices sur 99 (24,24 %)
- 25 femmes maires sur 201 (12,44 %)
- 32 femmes députées sur 254 (12,60 %)
« Même si la progression est visible, la parité reste encore un défi ». A reconnu la conseillère technique.
Au niveau des Violences Basées sur le Genre (VBG), les chiffres demeurent préoccupants.
En 2024, 9 607 cas ont été déclarés et pris en charge, dont :
- 920 viols;
- 2 030 agressions physiques;
- 4 394 cas de déni de ressources et opportunités;
- 25 mutilations génitales féminines (MGF),
Un chiffre en baisse grâce au Plan national de promotion de l’abandon des MGF.
Face à cette situation, le Programme National de Lutte contre les Violences Basées sur le Genre (PNLVBG) a été renforcé avec :
- 95 plateformes multisectorielles (police, justice, santé, ONG);
- Une ligne verte (1308) pour des dénonciations anonymes;
- 32 bureaux d’accueil genre dans les commissariats et gendarmeries;
- Les centres d’accueil Pavvios à Attécoubé, ainsi que ceux de Bouaké, Korhogo et Adiaké pour une prise en charge holistique des survivantes
Malgré ces avancées notables, certains défis subsistent notamment :
- La précarité féminine, frein à l’autonomisation;
- Les stéréotypes et discriminations dans les médias;
- La sous-représentation des femmes dans la prise de décision;
- L’impact des conflits sur les femmes et les filles;
- L’accès limité des femmes à la gestion des ressources naturelles et à la protection de l’environnement
En conclusion, Mme Fofana Binaté Namizata a réaffirmé l’engagement du gouvernement : « Les progrès sont indéniables, mais nous devons redoubler d’efforts pour atteindre une égalité réelle et durable. Le chemin reste encore long, mais les fondations sont posées. »
Alors que la Côte d’Ivoire se projette vers 2030, le MFFE et ses partenaires réitèrent leur volonté de renforcer les politiques d’égalité des genres. Une mise en œuvre rigoureuse des réformes, un suivi des engagements pris et une mobilisation accrue de la société civile seront essentiels pour garantir une pleine réalisation des droits des femmes.