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L’édition 2025 des 16 jours d’activisme contre les violences faites aux femmes et aux jeunes filles a été lancée ce mardi 25 novembre à l’espace Agora de Koumassi. Sous le thème :« Tous unis contre les féminicides et les violences numériques : prévenir, protéger, dénoncer » , cette campagne nationale, qui se poursuit jusqu’au 10 décembre, marque une offensive renforcée du gouvernement ivoirien.
La ministre Françoise Remarck, marraine et représentante de la ministre de la Femme, de la Famille et de l’EnfantNassénéba Touré, a fait passer le message du gouvernement avec un discours sans concession. « C’est notre feuille de route. C’est notre engagement collectif à ne rien laisser passer » , a-t-elle affirmé, transformant le slogan en appel à l’action immédiate.
Elle a également soutenu que le front numérique s’impose comme priorité absolue. Cyberharcèlement, menaces, diffusion d’images intimes et deepfakes « brisent des vies et étouffent la voix des femmes ». Près de 90% des contenus illicites en ligne visent les femmes, un fléau qualifié de « pandémie ». « Ça suffit » , a tonné Françoise Remarck, réclamant une éducation numérique citoyenne et la responsabilisation des plateformes.
Les féminicides, plus traditionnels mais toujours dévastateurs, mobilisent un second front.Ajouta-t-elle rappelant le nombre de cas de violences basées sur le genre (VBG)recensé en 2024: 9.607 cas dont 920 viols et 2.030 agressions physiques pris en charge. « Chaque femme tuée parce qu’elle est une femme est un échec de la vigilance sociale » , insista Remarck, appelant à nommer, reconnaître et punir ces crimes sans faille.



Monsieur Jean François Basse, Représentant Résident de l’UNICEF en Côte d’Ivoire,au nom du Système des Nations Unies, a salué les avancées ivoiriennes tout en alertant sur l’ampleur globale : une femme sur trois subit des violences, et 51.100 ont été tuées en 2023, soit une toutes les 10 minutes. Les cyberviolences menacent désormais la participation politique des femmes.
Il a par ailleurs rappelé les trois piliers sur lesquelles s’articulent la stratégie étatique prévenir, protéger, dénoncer appuyée par 95 plateformes multisectorielles contre les VBG et 33 bureaux d’accueil genre dans les commissariats.
Les autorités ivoiriennes, à travers ces 16 jours, réaffirment leur tolérance zéro face aux VBG. La réussite repose sur un engagement partagé des jeunes, des hommes, du secteur privé et de la société civile, pour une Côte d’Ivoire où la dignité des femmes est « non négociable ».


