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Le dernier rapport du ยซ Profil Genre Cรดte dโ€™Ivoire ยป, a รฉtรฉ prรฉsentรฉ le mercredi 10 dรฉcembre au ministรจre de la Femme, de la Famille et de lโ€™Enfant (MFFE).

Fruit dโ€™une collaboration entre le MFFE, ONU-Femmes et la Banque africaine de dรฉveloppement (BAD), ce document actualisรฉ fournit des donnรฉes dรฉsagrรฉgรฉes permettant dโ€™apprรฉcier lโ€™รฉvolution de lโ€™รฉgalitรฉ de genre dans plusieurs secteurs clรฉs.

Il met en lumiรจre la persistance dโ€™importantes inรฉgalitรฉs de genre dans lโ€™accรจs aux services juridiques, sociaux, institutionnels, sรฉcuritaires et รฉconomiques, malgrรฉ une baisse de lโ€™incidence de la pauvretรฉ de 44 % en 2015 ร  39,4 % en 2018.

Le directeur de cabinet du MFFE, Moussa Diarassouba, a au nom de la ministre Nassรฉnรฉba Tourรฉ appelรฉ lโ€™ensemble des acteurs publics et communautaires ร  sโ€™approprier les donnรฉes du rapport ยซ pour les transformer en actions concrรจtes et en progrรจs mesurables dans la vie des femmes et des hommes ยป Il a exprimรฉ sa gratitude aux partenaires qui ont permis de mettre en oeuvre cet outil les exhortant ร  continuer dans ce sens.

Ce dernier rapport ยซ Profil Genre ยป rรฉvรจle la persistance dโ€™inรฉgalitรฉs dans lโ€™accรจs aux services essentiels et aux ressources รฉconomiques.

Au plan juridique, le rapport relรจve que le cadre lรฉgal est en place, mais que la mise en application des lois progresse lentement, freinรฉe par des normes sociales dรฉfavorables aux femmes. Sur le plan institutionnel, les indicateurs montrent une sous-reprรฉsentation persistante des femmes qui occupent 22,58 % des postes gouvernementaux, 13,33 % des siรจges ร  lโ€™Assemblรฉe nationale et moins de 8 % des mairies. Lโ€™Indice dโ€™รฉgalitรฉ du genre en Afrique (0,153) reste jugรฉ ยซ trรจs faible ยป.

Le secteur sรฉcuritaire affiche quelques avancรฉes, avec la prรฉsence de femmes dans la gendarmerie, la police et lโ€™armรฉe, mais les effectifs demeurent marginalement fรฉminins. Les femmes reprรฉsentent moins de 10 % des postes de responsabilitรฉ dans la police et seulement 4 % des effectifs dรฉployรฉs dans les opรฉrations de paix.

Sur le plan รฉconomique, les disparitรฉs restent marquรฉes. Les femmes demeurent majoritaires dans les trรจs petites entreprises (72,6 %) et quasi absentes des grandes entreprises (4,6 %). Leur accรจs au crรฉdit reste limitรฉ et les รฉcarts de revenus persistent. Le salaire moyen fรฉminin (78 541 FCFA) demeure nettement infรฉrieur ร  celui des hommes (128 016 FCFA).

En matiรจre dโ€™รฉducation, les progrรจs observรฉs au primaire sโ€™attรฉnuent au secondaire et au supรฉrieur, oรน les filles sont moins nombreuses, notamment dans les filiรจres scientifiques et technologiques (29,3 %). Le rapport note รฉgalement des disparitรฉs en alphabรฉtisation et des taux dโ€™achรจvement encore faibles au secondaire.

Dans le domaine de la santรฉ, les indicateurs sโ€™amรฉliorent, notamment la mortalitรฉ maternelle et infantile. Toutefois, des obstacles dโ€™accรจs aux services subsistent, alimentรฉs par des normes sociales et des difficultรฉs dans lโ€™accรจs des femmes ร  la propriรฉtรฉ fonciรจre.

Le chรดmage touche davantage les femmes (3,7 % contre 2,4 %), particuliรจrement en zone urbaine.